Actu : Les produits transformés sont cancérigènes

Soupes industrielles, barres chocolatées, boissons sucrées, plats cuisinés… Une étude scientifique inédite dévoile les risques de cancer.
Qu’est-ce qu’on attend pour boycotter cette alimentation et privilégier les produits bruts ?
Nul doute que ses conclusions feront l’effet d’une bombe…
L’étude, inédite, réalisée en France, a été publiée hier, le 14 février 2018, dans la revue médicale British Medical journal (BMJ).
Les travaux portent sur plus de 100 000 participants et font le lien entre la consommation d’une alimentation ultra-transformée (AUT) et le cancer.
Entre 2009 et 2017, 2228 cas de cancers ont été recensés dont 739 de cancer du sein. Globalement, il apparaît qu’une hausse de 10% de la consommation de produits modifiés accroît le risque de cancer de 12%.
Rentre dans la catégorie des aliments ciblés, tous les aliments augmentés de colorants, édulcorants, émulsifiants ou autres additifs alimentaires. Aujourd’hui pas moins de 400 additifs sont autorisés en Europe, ils sont classés possiblement cancérogènes.
Jusqu’ici aucune étude n’avait clairement établi ce lien. Même si des travaux avaient déjà prouvé que ce type d’alimentation contribuait à l’augmentation des risques de maladies cardiaques, d’obésité, d’hypertension…
Dans « Halte aux aliments ultratransformés » (éd Souccar,2017), Anthony Fardet, chercheur en nutrition, avait déjà constaté que « l’explosion des maladies chroniques dans les pays occidentaux a été concomitante avec l’arrivée massive des AUT dans les grandes surfaces ».
Qu’est-ce qu’on attend pour boycotter cette alimentation et privilégier les produits bruts ?
 
Des détails sur l'étude • Extraits du BMJ, original en anglais)

Fiolet et ses collègues rapportent une association directe entre la consommation d'aliments ultra-transformés et l'incidence du cancer total et du cancer du sein. 
Ils ont utilisé des données d'une cohorte prospective de 104 980 femmes et hommes français d'âge moyen. Cette étude de cohorte basée sur le Web évalue régulièrement l'apport alimentaire habituel par rappels alimentaires répétés. Elle tire efficacement parti des données administratives pour valider les résultats du cancer.
Les résultats de cette étude appuient l'affirmation selon laquelle le déplacement de l'approvisionnement alimentaire mondial en aliments hautement transformés pourrait expliquer en partie les tendances croissantes de l'incidence des maladies non transmissibles, y compris le cancer.
Les résultats de l'analyse de Fiolet et de ses collègues devraient être considérés comme une première étape vers la compréhension de l'effet potentiel des aliments transformés sur la santé des populations humaines.
Premièrement, les «aliments ultra-transformés» sont une catégorie d'aliments vaste (et potentiellement en évolution rapide) qui comprend plusieurs aliments préparés selon diverses méthodes et contenant une myriade de nutriments et d'additifs alimentaires. Une exposition aussi largement définie affecte l'interprétation des résultats des analyses épidémiologiques. Quel est l'effet causal réel estimé ? L'exposition à l'origine de la maladie est-elle un groupe alimentaire spécifique (tel que les produits sucrés) ? Ou est-ce un macronutriment (comme la graisse) ? Est-ce un contaminant alimentaire provenant de l'emballage ? Quels sont les mécanismes cancérogènes potentiels à l'origine de l'association observée? La nouvelle étude a permis d'explorer certaines de ces questions importantes, mais pas toutes.
Fiolet et ses collègues ont ajusté leurs analyses pour plusieurs facteurs de risque bien connus du cancer, dont certains semblaient être fortement liés à la consommation d'aliments ultra-transformés. Par exemple, le tabagisme et la faible activité physique étaient beaucoup plus fréquents chez les participants qui consommaient une plus grande proportion d'aliments ultra-transformés. 
Étant donné l'association relativement faible entre l'ingestion d'aliments ultra-transformés et l'incidence du cancer, et les difficultés connues pour mesurer certains facteurs de risque importants comme l'activité physique, la confusion résiduelle pourrait expliquer l'association observée entre les aliments ultra-transformés et le cancer.
Fiolet et ses collègues donnent un premier aperçu d'un lien possible entre les expositions liées aux aliments ultra-traitées et le cancer. 

Scientifiques auteurs de l’étude : Thibault Fiolet, epidemiology and biostatistics master intern, Bernard Srour, pharmacist, PhD candidate in epidemiology, Laury Sellem, nutrition and public health master intern, Emmanuelle Kesse-Guyot, senior researcher in nutritional epidemiology, Benjamin Allès, junior researcher in nutritional epidemiology, Caroline Méjean, senior researcher in nutritional epidemiology, Mélanie Deschasaux, post-doctoral researcher in nutritional epidemiology, Philippine Fassier, post-doctoral researcher in nutritional epidemiology, Paule Latino-Martel, nutrition and public health master intern, Marie Beslay, senior researcher in nutritional epidemiology, Serge Hercberg, professor of nutrition and public health, head of the EREN team, Céline Lavalette, epidemiology and biostatistics master intern, Carlos A Monteiro, professor of nutrition and public health, Chantal Julia, senior researcher in nutritional epidemiology, Mathilde Touvier, senior researcher in nutritional epidemiology, head of the nutrition and cancer group at EREN 

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